Formation professionnelle supérieure – un modèle de succès

Formation professionnelle supérieure – un modèle de succès

Des titres à la valeur reconnue

Les retombées sont rapidement favorables pour les porteurs de titres de la formation professionnelle supérieure. Celle-ci est néanmoins appelée à s’adapter à l’évolution des besoins en matière de formation.

S’il existe de nombreuses études sur l’évolution du marché du travail, un certain consensus prévaut concernant les attentes des employeurs vis-à-vis de leurs employés: ceux-ci doivent être en mesure de trouver des réponses adéquates dans un monde du travail qui ne cesse de se complexifier. Pour relever ce défi, les compétences communicationnelles et collaboratives, l’autonomie, la créativité, l’esprit critique et entrepreneurial sont souvent cités.

La formation professionnelle supérieure répond-elle aux besoins du marché de l’emploi? Les premiers résultats de l’enquête sur la formation professionnelle supérieure 2017 publiés par l’Office fédéral de la statistique (OFS) en janvier dernier semblent indiquer que oui: près de 60% des personnes qui obtiennent un titre de formation professionnelle de degré tertiaire (brevet fédéral, diplôme fédéral ou diplôme d’une école supérieure ES) perçoivent un effet positif sur leur salaire un an seulement après avoir terminé leur formation et 50% d’entre elles estiment que leurs chances de faire carrière se sont nettement améliorées.

Autre élément réjouissant: près des trois quarts des employés qui ont entrepris une formation professionnelle supérieure ont bénéficié d’une participation de leur employeur, le plus souvent financière (58%), parfois sous une autre forme (15%): congé rémunéré, réduction du temps de travail sans réduction de salaire, notamment.

Pour Samir Chercher, directeur de Virgile Formation et de l’Ecole supérieure d’économie de Lausanne (ESECO), ces résultats montrent clairement que les employeurs accordent de la valeur aux titres de formation professionnelle supérieure: «L’un des atouts majeurs de la formation professionnelle réside dans le fait qu’elle est dispensée par des professionnels qui sont à la pointe de leur domaine et connaissent les réalités du marché du travail. De leur côté, les participants qui se forment en emploi gardent aussi un lien avec le monde professionnel, ce qui est fondamental pour les recruteurs.»

Pour certains acteurs du domaine, on ne peut pas partir du principe qu’il en demeurera éternellement ainsi: «Le système qui sous-tend la formation professionnelle supérieure est relativement lourd (commissions d’examens, directives, associations faîtières, etc.). Or, le monde du travail évolue à vive allure: la formation professionnelle doit donc se montrer plus agile afin d’être en mesure de répondre à l’évolution rapide des besoins du marché», explique Thomas Kölliker, responsable de la formation continue et vice-directeur de la WKS KV Bildung in Bern.

L’évolution des attentes des clients en matière de formation fait partie de ces nouveaux défis: «Beaucoup d’entre eux souhaitent suivre des formations modulaires plus courtes, de quelques jours à une année. Ils accordent par ailleurs toujours plus d’importance à l’équilibre entre vie professionnelle et privée et préfèrent réduire leur temps de travail pour se former plutôt que de consacrer plusieurs soirées ou des samedis à leur formation: il s’agit de tendances avec lesquelles nous devons compter», ajoute Thomas Kölliker.

Pour Samir Chercher, les faits montrent qu’il y a lieu de rester optimiste: «Grâce à la création en 2014 du Cadre national des certifications (CNC), les titres de la formation professionnelle supérieure bénéficient d’une reconnaissance internationale. Depuis 2018, la Confédération rembourse aussi 50% des frais de cours de formation professionnelle supérieure, ce qui doit renforcer son attractivité. La formation professionnelle a toujours su trouver les réponses aux défis auxquels elle était confrontée et saura maintenir la valeur ajoutée que constitue son orientation pratique tout en s’adaptant à l’évolution de la société».

Dominique Nussbaum
Société des employés de commerce